U.S.A.

En juin 2013, nous avons décidé de nous rendre aux U.S.A. Il s'agissait d'un rêve qui datait de plusieurs années, que nous avons enfin réalisé. Et ça valait vraiment le coup d'attendre.
Nous sommes revenus emplis d'émotion, des images plein la tête. Et surtout, partagés entre le blues de la fin du voyage et cette très réjouissante certitude de l'avoir enfin fait.
Nous avons commencé par Los Angeles et ses alentours, puis San Diego, pour ensuite faire un long tour de la plupart des parcs nationaux de l'Arizona et l'Utah, la trépidante Las Vegas, où nous avons pris un vol interne pour Chicago où nous avons passé les deux derniers jours de cet inoubliable voyage.
Pour moi, Dom, au-delà d'un rêve d'adolescent, il s'agissait en plus d'un pèlerinage artistique. En effet, la nouvelle «Enjoy the ride» se déroule à Chicago, du moins pour sa partie américaine. Mon troisième roman «l'Hôtel du Crépuscule», achevé il y a vingt ans, se déroule à Flagstaff, Arizona et les parcs nationaux, et enfin, une partie de mon quatrième roman, «Swan song», achevé il y a dix-huit ans, prend place à L.A.
La première chose qui marque en arrivant aux U.S.A est la démesure : avant tout, celle des paysages, puis celle des villes, des routes, des véhicules… Tout semble avoir été construit à l'échelle de ce pays, où la nature a façonné au fil des millénaires des sites naturels d'une immensité époustouflante.
La sensation qui nous assaillit alors est indescriptible : on se sent tout petit, et surtout on renoue avec des émotions d'enfance que l'on croyait avoir perdues pour toujours. Combien de fois sommes-nous retournés quelques années après dans des lieux qui nous paraissaient immenses lors de nos vertes années, et qui tout d'un coup nous semblent minuscules, amenant une certaine déception ? Et bien, se retrouver dans ces grands espaces nous permet de regarder à nouveau le monde avec des yeux émerveillés, dans une joie indicible.
Il y a de surcroît cette impression de liberté, d'infini, qui nous transporte hors du temps. Cette impression que tout est encore à faire, à inventer, que l'histoire est encore à écrire. Le bonheur est alors neuf et rafraîchissant.
Aussi faut-il accepter de ne pas pouvoir tout voir. En effet, les distances sont considérables et chaque trajet prend plus de temps qu'on ne le croit, même si la circulation est fluide la plupart du temps aux U.S.A. Au vu de l’immensité, de la diversité et de la beauté des paysages, vous serez tentés de faire de nombreuses haltes et de vous attarder. Cependant, vous devrez faire des sacrifices, choisissant certains endroits au détriment d'autres, ce qui pourra vous apparaître frustrant si vous ne vous faites pas à cette réalité. Mais dès que vous l'aurez compris, il ne restera presque rien de cette frustration et vous ne retiendrez que l'enchantement. Ainsi, vous réaliserez avec bonheur que ce pays vous comble vraiment, tout en vous donnant envie d'y revenir pour en voir davantage.
La culture de la route y est bien réelle, vibrant héritage de la "beat génération". On pense notamment à Jack Kerouac et son œuvre bien nommée "Sur la route". Même des décennies après, cet esprit "road-movie" est toujours profondément enraciné dans les mentalités. Souvent mis en avant dans les œuvres artistiques, notamment littéraires et cinématographiques, il semble être fait pour durer. Naturellement, la légendaire Route 66 en est le symbole le plus significatif. Nous avons eu la chance de nous trouver à son point de départ (Chicago) et son point d’arrivée (Santa Monica). Nous en avons parcouru quelques portions en Californie et en Arizona. Nous avons roulé en tout plus de 3200 kilomètres en 11 jours, avant de rendre notre Chevrolet Impala de location à l'aéroport de Las Vegas et de nous envoler pour Chicago. C'était notre road-movie à nous. Nous en rêvions depuis longtemps, et nous l'avons vécu.
Nous avons également été marqués par la sympathie du peuple américain, souvent «cool», avenant, heureux de voir de nouvelles têtes, serviable, et très enthousiaste… parfois à l'excès, mais c'est beaucoup plus agréable que les gens blasés, non ?
Et que dire des filles américaines ? Fraîches et pétillantes, le tout saupoudré d'une petite touche de candeur, leur charme est indéniable, et peut rapidement devenir irrésistible pour celles d'entre elles qui arrivent à prononcer quelques mots de notre langue avec leur accent adorable. Il paraît que les américaines adorent les frenchies. Légende ou réalité ? En tous cas, nous on vous adore !
Concernant la restauration, sachez que contrairement aux idées reçues, il est tout à fait possible de bien manger aux U.S.A. Vous pouvez même trouver des produits bio, notamment en Californie. La malbouffe est essentiellement due à la tentation des prix très avantageux proposés par les chaînes de fast-food. Mais il existe de nombreux restaurants de qualité pour des prix légèrement supérieurs à ceux pratiqués en France, pourboire compris. D'ailleurs, ces derniers doivent se situer entre 15 et 20% du montant total de l'addition, les salaires des serveurs et serveuses étant peu élevés. Ceux-ci comptent sur la générosité des clients, alors jouez le jeu ! D'autant plus que le service est souvent très satisfaisant.
Bien sûr, nous n'avons pas la moindre idée de ce qu'est la vie aux U.S.A. Mais en ce qui concerne les vacances, le voyage, le rêve américain existe. Nous l'avons d'abord touché du bout des doigts, puis il nous a happés, et nous nous sommes laissé porter.
Le pays où les rêves se réalisent ? En tous cas, le notre est devenu réalité.
Nous avons repensé dans les moindres détails aux films et séries américains qui ont bercé notre enfance et notre adolescence, et ceux de l'époque actuelle, qui continuent à nous transporter. Et une phrase nous revient en boucle, trotte incessamment dans notre tête, nous enivre, telle une douce obsession : «tout était vrai».
Merci l'Amérique, on t'adore.
On reviendra.

Publié le 13 août 2013

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