Bulgarie

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Le lendemain de notre arrivée, nous avons pris la route vers le nord pour nous rendre au magnifique site de Cap Kaliakra. Nous roulions au cœur d’un paysage sauvage et authentique en passant notamment devant ces superbes champs de tournesols avec la Mer Noire en toile de fond. Le panorama était entaché en de rares endroits par des structures modernes en construction. C’est vers l’une d’elles que nous nous sommes dirigés à la vue d’un grand panneau indiquant Cap Kaliakra sur la droite. Il ne s’agissait pas d’un panneau de signalisation routière, mais plutôt d’un panneau touristique nous invitant à aller visiter cet endroit remarquable… du moins était-ce ce que nous pensions.
Nous avons donc tourné à droite sans réfléchir pour rouler le long d’un pauvre chemin de terre qui coupait en deux une zone déserte où quelques vaches étaient dispersées, soulevant une quantité considérable de poussière. Cela ne nous a pas interpellés… pas plus que l’incohérence de la distance parcourue et du temps de route effectué, étant censés arriver plus tard. Nous nous sommes retrouvés devant l’entrée d’une future résidence ou d’un futur complexe hôtelier répondant au doux nom de «Cap Kaliakra», justement, et qui était en construction. Le chantier était ultra sécurisé et nous faisions face à un militaire muni d’un fusil d’assaut. En nous voyant débarquer, il a halluciné. En fait, nous étions encore à des kilomètres du site auquel ce futur complexe avait emprunté son nom. Alors, réalisant notre énorme connerie, nous avons fait demi-tour en soulevant toujours autant de poussière. Le militaire a dû apprécier… Nous sommes repassés devant les quelques vaches, qui nous regardaient d’un air interdit. Même elles avaient compris que cet endroit n’avait absolument rien à voir avec le véritable site Cap Kaliakra !


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Deux jours plus tard, nous roulions sur la côte aux alentours de Balchik, lorsque nous avons aperçu un panneau indiquant un petit village sur une petite route qui conduisait au cœur d'une forêt en bord de mer (photo). Intrigués, nous avons décidé d'y aller, nous enfonçant dans le bois agréablement ombragé. Une fois arrivés, nous avons vu de rares voitures garées dans une clairière, alors nous en avons fait de même. En mettant pied à terre, nous avons aperçu un homme à l'entrée du minuscule village tirer sur des boites de conserves avec une carabine à air comprimé, accompagné de quelques amis. L'étroit sentier sur lequel ils se trouvaient était le seul accès. Nous n'avions pas d'autre choix que de passer près d'eux.
En nous voyant approcher, l'homme à la carabine s'est mis face à nous en tenant son arme contre lui le canon dirigé vers le ciel, nous regardant de travers avec ses amis. Au fur à mesure que nous avancions, des bâtiments légèrement délabrés apparaissaient derrière les arbres, notamment une école d'un côté, la mairie de l'autre. Nous avions l'impression de nous retrouver au sein d'une communauté peu recommandable et isolée du reste de la civilisation, tels les héros malheureux de «Massacre à tronçonneuse», «Hostel» ou autres «Détour mortel».
Bien sûr, tout cela n'est qu'un simple délire imaginaire. L'attitude de ces personnes était plutôt une sorte de jeu pour nous intimider. Durant notre séjour, le peuple bulgare s'est montré sympathique et accueillant, l'une des raisons qui en ont fait l'un de nos meilleurs voyages.


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L’avant-dernier jour de notre trip, nous roulions en direction de Madara. Nous empruntions une route secondaire truffée de nids de poules perdue dans la campagne. Nous n’avons croisé que très peu de véhicules… et quasiment aucun panneau indicateur, si bien que nous nous sommes demandé si nous avions pris le bon itinéraire. Comme nous n’avions pas de GPS, nous nous sommes arrêtés sur un vaste bas-côté caillouteux dans un virage pour regarder notre carte routière. C’est alors que nous avons vu apparaître des visages derrière les buissons : de beaux visages féminins… Puis, ces charmantes personnes se sont approchées de notre véhicule. Leurs tenues affriolantes et leurs sourires charmeurs ne laissaient aucun doute sur leurs intentions. Le long de cette route déserte interminable, nous avons trouvé le moyen de nous arrêter exactement à l’endroit de prédilection des prostituées ! Certes, elles étaient magnifiques, comme beaucoup de femmes en Bulgarie. Les tarifs proposés étaient très bon marché, rendant donc le rapport qualité-prix très avantageux. Cependant, nous leur avons gentiment fait comprendre que nous n’étions pas venus pour ça. Face à la barrière de la langue, nous nous sommes contentés de leur montrer notre carte routière. Elles ont alors compris et ont pris congé de nous. Parfois, de simples gestes parlent plus que les mots.

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Le jour de notre départ pour la Bulgarie, nous devions prendre le vol Bordeaux-Varna. Cependant, il a été annulé peu avant le jour du départ, car il n'aurait été occupé que par… deux personnes !.. Dom et J.R. !.. En effet, nous étions les seuls à avoir réservé sur ce vol. Du coup, nous avons dû transiter par Lyon. Deux heures d'attentes à l'aller pour la correspondance et… cinq heures au retour !.. Une vraie torture ! D'autant plus que nous devions rejoindre auparavant l'aéroport de Varna à 5 heures pour un départ à 7 heures. Plutôt que de nous coucher et nous lever tôt, nous avons décidé de faire la fête toute la nuit et de prendre notre vol dans la foulée après une bonne douche à l'hôtel.
D'ailleurs, nous avons eu peur de ne pas pouvoir le prendre, car une fois rendus au comptoir pour l'enregistrement des bagages, un animateur français de l'agence «Plein vent» s'est présenté à nous, nous expliquant sur un ton presque inquisiteur qu'on ne pouvait pas prendre ce vol si on n'était pas sur sa liste. Nous en sommes restés sur le cul. Déjà, de quoi se mêlait-il ? Depuis quand un larbin d'une agence de voyage française fait la loi à l'aéroport de Varna en Bulgarie ? Comment faire comprendre à ce brave homme qu'il n'était qu'un pantin affublé d'un polo rouge et d'une casquette ridicules - estampillés du logo d'une agence moyennement connue même dans son pays - et que ce n'était sûrement pas à lui de décider qui montait ou pas dans un avion ?.. Comme cela semblait être mission impossible, nous lui avons simplement signifié que nous n'étions pas venus avec «Plein vent» mais avec une autre agence. Il semblait ne rien vouloir comprendre, mais heureusement nous étions sur sa liste. Pour quelle obscure raison, nous ne le saurons jamais. Mais peu importe…
Nous sommes arrivés à Lyon en temps et en heure, mais forcément très fatigués. Aussi avons-nous craqué en voyant des chaises longues sur des plates-formes réservées à la promotion des futurs vols entre Lyon et New-York. Nous nous sommes affalés dessus près d'une Statue de la Liberté en carton pâte afin de récupérer une partie des heures de sommeil perdues en attendant notre correspondance.
Pour la petite histoire, notre agence de voyage nous a surclassés vers un hôtel 4 étoiles pour faire un geste commercial suite à l'annulation du vol Bordeaux-Varna. Il s'agissait du Golden Beach à Zlatni Piassatsi, superbe établissement où nous avons passé un séjour inoubliable, et où nous avons sympathisé avec des animateurs et quelques voyageurs dont certains avec qui nous avons gardé le contact. C'était le destin… 
 

Publié le 1er décembre 2012