Le Voyage De Dom À Madagascar
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De la fin mai à la mi-juin 2007, j'ai fait un voyage seul à Madagascar sur un coup de tête juste avant de me rendre en Croatie début juillet avec J.R. Cela a été pour moi un souvenir marquant en plus d'une expérience enrichissante. C'est vraiment un autre monde. Le dépaysement est total et on oublie tout de la vie européenne le temps du séjour. En effet, j'étais uniquement accompagné de Malgaches et j'ai vécu comme eux, avec eux, loin des sentiers balisés du tourisme. J'ai partagé leur quotidien dans des conditions parfois spartiates, ce qui n'a en rien entaché cette aventure. Au contraire, c'est précisément ce qui fait le charme de ce genre de voyage. Mais soyons honnêtes : la plupart d'entre nous auraient du mal à vivre ainsi au quotidien, tant nous avons été habitués au confort.
L'«île rouge» est étonnante par son incroyable diversité, tant pour la faune et la flore que pour les minéraux. Elle comporte de nombreuses espèces endémiques. J'ai visité une partie de sa côte Ouest, côté Canal du Mozambique, notamment les régions de Mahajanga, Morondava et Maintirano. Malheureusement, je n'ai aucune photo à partager avec vous sur ce site, car je n'avais à l'époque que des appareils jetables.
Une fois arrivé à Antananarivo, la capitale, j'ai dû prendre une correspondance pour Mahajanga, en l'occurrence un petit avion à hélices de la compagnie Air Madagascar d'une capacité de 40 ou 50 personnes. J'étais comme un enfant émerveillé devant l'appareil, qui m'a renvoyé aux bandes dessinées de Tintin que je dévorais étant jeune. Une petite tranche d'aventure en préambule de ce qui m'attendait tout le long du voyage. Puis, on est venu me chercher en taxi et j'ai traversé des rues colorées à la vie trépidante, entre les nombreux piétons qui se faisaient chahuter par les conducteurs de pousse-pousse, lesquels se faisaient chahuter à leur tour par les taxis-brousse et les automobilistes au volant de très vieux modèles de véhicules français qui eux aussi me renvoyaient à ma tendre enfance. Mais tout cela se passait dans le respect de chacun et dans la bonne humeur.
Ce qui m'a impressionné à Mahajanga est l'immense du marché quotidien, coloré, authentique et pittoresque. J'ai particulièrement été étonné par les gros paniers remplis de crabes couverts de vase, et celui - plus petit - renfermant une roussette vivante. Et que dire de cet énorme baobab en front de mer ? Très vieux, la largeur de son tronc est très impressionnante. Sachez qu'il existe plusieurs catégories de ces arbres à Madagascar.
Aux alentours de Morondava, étape suivante, j'ai eu la chance de visiter une réserve, où j'ai pu voir tout près de moi de nombreux lémuriens, qui sont à Madagascar ce que les koalas sont à l'Australie. Ces petits êtres sont très attachants, avec leurs yeux ronds très expressifs. J'ai même pu voir des lémuriens nains, dont j'ai oublié le nom précis. Quand j'ai vu leurs toutes petites têtes émerger d'entre les feuillages des arbustes pour me regarder alors que je m'approchais, j'ai tout de suite pensé qu'il s'agissait de bébés, mais il n'en était rien. Ce fut une découverte pour moi, tout comme le caméléon que le guide a ensuite posé sur mon épaule. Malgré sa petite taille, il s'agissait là aussi d'un adulte, mais d'une race différente de celle à laquelle nous sommes habitués. J'ai vu avec émerveillement quelques points orange apparaître sur sa peau, totalement fidèles à la couleur criarde de mon tee-shirt. Puis ces points se sont faits de plus en plus nombreux jusqu'à ce qu'il en soit recouvert, et ce à une vitesse incroyable. Cela fait partie des images qui m'ont vraiment marqué lors de tous mes voyages.
Quelques jours plus tard, nous avons pris la piste en 4x4 vers Maintirano, nous engageant notamment sur la fabuleuse «Route des baobabs», image d'Épinal de l'île. Nous avons traversé de vastes zones de brousse, si reculées que le silence y était d'une profondeur vraiment prenante. Nous faisions des haltes dans des petits villages chez des membres de la famille des gens qui m'accompagnaient. Les demeures, très rudimentaires, étaient surtout très typiques. La volaille s'aventurait parfois à l'intérieur, de même que des lézards, des souris et de gros cafards de plusieurs centimètres de long. Il arrivait même de trouver des nids de guêpes. Une nuit, nous avons dormi dans un garage sur de vieux matelas posés au sol au milieu de vieux meubles qui ne servaient pas et de vieilles mobylettes en cours de réparation, les Malgaches étant d'habiles mécaniciens malgré le peu de moyens dont ils disposent. À deux reprises, il nous a fallu embarquer le véhicule sur des barges pour traverser un fleuve et ce dans un panorama splendide. La piste était par endroits difficilement praticable, et le deuxième jour, nous nous sommes enlisés avec la voiture au cœur de la brousse après avoir perdu notre chemin. Alors, un indigène qui passait par là est venu nous aider. Une rencontre extraordinaire et marquante.
Nous sommes arrivés à Maintirano le soir, épuisés. J'ai été époustouflé par la pureté et la profondeur du ciel. L'absence quasi-totale de pollution permettait de voir un nombre incalculable d'étoiles, même les plus minuscules. J'ai passé quelques jours dans ce petit village charmant mais mon voyage touchait à sa fin. Or, je devais rejoindre Mahajanga pour pouvoir prendre mon vol retour pour Paris via Antananarivo. Cependant, il était trop aventureux de s'y rendre en 4x4 car la piste était apparemment difficile à cet endroit-là. De plus, il n'y avait pas d'avion entre Maintirano et Mahajanga avant huit jours. Il me fallait trouver rapidement une solution. Je n'ai eu d'autre choix que d'emprunter un cargo qui partait pour Mahajanga. Mon départ fut très précipité, car je n'ai eu connaissance de cette possibilité qu'une quarantaine de minutes avant que bateau ne quitte le port. J'ai fait mes bagages à toute vitesse, avant de prendre de quoi boire et manger dans la hâte en me demandant si ce serait suffisant pour les deux longues journées à bord qui m'attendaient.
En tous cas, ce fut une expérience humaine fabuleuse : j'ai partagé durant ces quarante-huit heures la vie d'un équipage, conversant avec ceux qui parlaient français, puis essayant de communiquer avec les autres en utilisant le peu de mots malgaches que j'avais retenu en deux semaines. Certes, ce n'était pas idéal au niveau du confort, car je dormais dans la cabine sur un banc près du moteur avec quelques poulets pour me tenir compagnie. Une odeur assez nauséabonde me gênait et j'ai alors réalisé qu'il s'agissait d'un imposant récipient posé au sol dans lequel de la viande qui commençait à devenir avariée trempait dans une sauce également en voie de péremption. Un membre de l'équipage est venu le ramasser quelques heures plus tard. Je pensais alors qu'il allait jeter son contenu peu ragoûtant à la mer, mais il l'a posé sur la gazinière pour le faire réchauffer à feu doux, préparant du riz et des tomates pour accompagner le tout ! Il a même tué et plumé un des poulets pour le rajouter. Inutile de dire que je n'ai pas participé à ce repas-là. Par contre, j'ai accepté de goûter à une eau de vie artisanale qu'ils conservaient dans un gros bidon en plastique. Ils m'ont dit qu'elle était interdite à la vente et j'ai vite compris pourquoi ! Elle était incroyablement forte et m'est monté à la tête immédiatement !
Une fois arrivé à bon port, je me suis séparé avec un brin de nostalgie de ce sympathique équipage. Puis, j'ai profité des trois derniers jours dans la belle ville de Mahajanga avant de repartir pour la France, épuisé mais émerveillé, l'esprit enivré par de nombreuses images à jamais gravées dans ma mémoire.
L'«île rouge» est étonnante par son incroyable diversité, tant pour la faune et la flore que pour les minéraux. Elle comporte de nombreuses espèces endémiques. J'ai visité une partie de sa côte Ouest, côté Canal du Mozambique, notamment les régions de Mahajanga, Morondava et Maintirano. Malheureusement, je n'ai aucune photo à partager avec vous sur ce site, car je n'avais à l'époque que des appareils jetables.
Une fois arrivé à Antananarivo, la capitale, j'ai dû prendre une correspondance pour Mahajanga, en l'occurrence un petit avion à hélices de la compagnie Air Madagascar d'une capacité de 40 ou 50 personnes. J'étais comme un enfant émerveillé devant l'appareil, qui m'a renvoyé aux bandes dessinées de Tintin que je dévorais étant jeune. Une petite tranche d'aventure en préambule de ce qui m'attendait tout le long du voyage. Puis, on est venu me chercher en taxi et j'ai traversé des rues colorées à la vie trépidante, entre les nombreux piétons qui se faisaient chahuter par les conducteurs de pousse-pousse, lesquels se faisaient chahuter à leur tour par les taxis-brousse et les automobilistes au volant de très vieux modèles de véhicules français qui eux aussi me renvoyaient à ma tendre enfance. Mais tout cela se passait dans le respect de chacun et dans la bonne humeur.
Ce qui m'a impressionné à Mahajanga est l'immense du marché quotidien, coloré, authentique et pittoresque. J'ai particulièrement été étonné par les gros paniers remplis de crabes couverts de vase, et celui - plus petit - renfermant une roussette vivante. Et que dire de cet énorme baobab en front de mer ? Très vieux, la largeur de son tronc est très impressionnante. Sachez qu'il existe plusieurs catégories de ces arbres à Madagascar.
Aux alentours de Morondava, étape suivante, j'ai eu la chance de visiter une réserve, où j'ai pu voir tout près de moi de nombreux lémuriens, qui sont à Madagascar ce que les koalas sont à l'Australie. Ces petits êtres sont très attachants, avec leurs yeux ronds très expressifs. J'ai même pu voir des lémuriens nains, dont j'ai oublié le nom précis. Quand j'ai vu leurs toutes petites têtes émerger d'entre les feuillages des arbustes pour me regarder alors que je m'approchais, j'ai tout de suite pensé qu'il s'agissait de bébés, mais il n'en était rien. Ce fut une découverte pour moi, tout comme le caméléon que le guide a ensuite posé sur mon épaule. Malgré sa petite taille, il s'agissait là aussi d'un adulte, mais d'une race différente de celle à laquelle nous sommes habitués. J'ai vu avec émerveillement quelques points orange apparaître sur sa peau, totalement fidèles à la couleur criarde de mon tee-shirt. Puis ces points se sont faits de plus en plus nombreux jusqu'à ce qu'il en soit recouvert, et ce à une vitesse incroyable. Cela fait partie des images qui m'ont vraiment marqué lors de tous mes voyages.
Quelques jours plus tard, nous avons pris la piste en 4x4 vers Maintirano, nous engageant notamment sur la fabuleuse «Route des baobabs», image d'Épinal de l'île. Nous avons traversé de vastes zones de brousse, si reculées que le silence y était d'une profondeur vraiment prenante. Nous faisions des haltes dans des petits villages chez des membres de la famille des gens qui m'accompagnaient. Les demeures, très rudimentaires, étaient surtout très typiques. La volaille s'aventurait parfois à l'intérieur, de même que des lézards, des souris et de gros cafards de plusieurs centimètres de long. Il arrivait même de trouver des nids de guêpes. Une nuit, nous avons dormi dans un garage sur de vieux matelas posés au sol au milieu de vieux meubles qui ne servaient pas et de vieilles mobylettes en cours de réparation, les Malgaches étant d'habiles mécaniciens malgré le peu de moyens dont ils disposent. À deux reprises, il nous a fallu embarquer le véhicule sur des barges pour traverser un fleuve et ce dans un panorama splendide. La piste était par endroits difficilement praticable, et le deuxième jour, nous nous sommes enlisés avec la voiture au cœur de la brousse après avoir perdu notre chemin. Alors, un indigène qui passait par là est venu nous aider. Une rencontre extraordinaire et marquante.
Nous sommes arrivés à Maintirano le soir, épuisés. J'ai été époustouflé par la pureté et la profondeur du ciel. L'absence quasi-totale de pollution permettait de voir un nombre incalculable d'étoiles, même les plus minuscules. J'ai passé quelques jours dans ce petit village charmant mais mon voyage touchait à sa fin. Or, je devais rejoindre Mahajanga pour pouvoir prendre mon vol retour pour Paris via Antananarivo. Cependant, il était trop aventureux de s'y rendre en 4x4 car la piste était apparemment difficile à cet endroit-là. De plus, il n'y avait pas d'avion entre Maintirano et Mahajanga avant huit jours. Il me fallait trouver rapidement une solution. Je n'ai eu d'autre choix que d'emprunter un cargo qui partait pour Mahajanga. Mon départ fut très précipité, car je n'ai eu connaissance de cette possibilité qu'une quarantaine de minutes avant que bateau ne quitte le port. J'ai fait mes bagages à toute vitesse, avant de prendre de quoi boire et manger dans la hâte en me demandant si ce serait suffisant pour les deux longues journées à bord qui m'attendaient.
En tous cas, ce fut une expérience humaine fabuleuse : j'ai partagé durant ces quarante-huit heures la vie d'un équipage, conversant avec ceux qui parlaient français, puis essayant de communiquer avec les autres en utilisant le peu de mots malgaches que j'avais retenu en deux semaines. Certes, ce n'était pas idéal au niveau du confort, car je dormais dans la cabine sur un banc près du moteur avec quelques poulets pour me tenir compagnie. Une odeur assez nauséabonde me gênait et j'ai alors réalisé qu'il s'agissait d'un imposant récipient posé au sol dans lequel de la viande qui commençait à devenir avariée trempait dans une sauce également en voie de péremption. Un membre de l'équipage est venu le ramasser quelques heures plus tard. Je pensais alors qu'il allait jeter son contenu peu ragoûtant à la mer, mais il l'a posé sur la gazinière pour le faire réchauffer à feu doux, préparant du riz et des tomates pour accompagner le tout ! Il a même tué et plumé un des poulets pour le rajouter. Inutile de dire que je n'ai pas participé à ce repas-là. Par contre, j'ai accepté de goûter à une eau de vie artisanale qu'ils conservaient dans un gros bidon en plastique. Ils m'ont dit qu'elle était interdite à la vente et j'ai vite compris pourquoi ! Elle était incroyablement forte et m'est monté à la tête immédiatement !
Une fois arrivé à bon port, je me suis séparé avec un brin de nostalgie de ce sympathique équipage. Puis, j'ai profité des trois derniers jours dans la belle ville de Mahajanga avant de repartir pour la France, épuisé mais émerveillé, l'esprit enivré par de nombreuses images à jamais gravées dans ma mémoire.
Publié le 1er décembre 2012