État De Pernambuco
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Recife
Recife est l'une des plus anciennes villes du pays (XVIIème siècle). Port stratégique pour le commerce, puis plus tard pour l'industrie, son centre est enclavé dans un système de fleuves qui font sa particularité, mais occasionnent quelques difficultés pour s'y orienter.
Honnêtement, il s'agit de la ville qui nous a le moins plu lors de ce voyage. Nous n'y avons trouvé que peu de lieux attractifs. Ceux-ci sont concentrés sur le Centre Historique - très propre contrairement à d'autres quartiers - et dont la belle architecture nous a rappelé par endroits l'Europe du Nord, l'Europe Centrale et l'Europe de l'Est. De plus, nous avons rencontré à Recife certaines embûches, lesquelles vous seront contées dans la rubrique «Nos anecdotes – Brésil».
C'est tout naturellement dans Recife Antigo (Vieux Recife) que l'on trouve le centre géographique de la ville et de l'état, plus précisément sur l’îlot du Bairro de Recife : la Praça Rio Branco est justement surnommée «Marco Zero» (kilomètre zéro). Elle est en quelque sorte l'équivalente de la Praça Da Sé à São Paulo. Elle est toutefois plus agréable, plus aérée et moins malfamée. La vue sur le port et l'océan est belle. La borne zéro est entourée d'une large Rose des Vents exécutée de main de maître par un peintre local : Cicero Dias. De beaux édifices historiques s'élèvent dans les alentours : la Tour Malakoff de style Tunisien abrite un observatoire astronomique. L'Église da Madre de Deus et le Théâtre Apolo sont tout aussi remarquables. Le Forte do Brum, fort du XVIIème siècle, renferme le Musée Militaire. La Rua do Bom Jesus jouit de deux attractions majeures : la Synagogue Kahal Zur Israel, et l'Embaixada dos Bonecos Gigantes qui abrite les poupées géantes vouées à défiler lors des superbes carnavals de Recife et Olinda, toute proche. Ceux-ci sont tout aussi réputés dans le pays que ceux de Rio de Janeiro et Salvador de Bahía, nettement moins à l'étranger. Beaucoup de monde s'accorde même à dire qu'ils sont plus authentiques, moins touristiques. Certaines de ses poupées représentent des célébrités, autant issues du monde politique que de celui du show-biz.
Le pont historique Mauricio de Nassau vous conduira au quartier Santo Antônio (photo), surtout réputé pour la superbe Praça da República, dont les jardins parsemés de palmiers et agrémentés de sculptures appellent à la douceur de vivre. Un baobab et une fontaine complètent le tableau. Tout près s’élèvent le Palácio do Campo das Princesas, le Palácio da Justiça, le Teatro Santa Isabel et la Chapelle Dourada. À quelques encablures de là se tient un ensemble commercial et artisanal où abondent les boutiques ainsi que quelques galeries d’arts. Sa construction en forme de croix s’explique par le fait qu’il s’agissait jadis d’une prison, ce qui permettait ainsi aux gardiens d’avoir un œil sur chaque cellule. Tout près, l’ancienne Gare de Recife, qui date de la fin du XIXème siècle, a été transformée en Musée du Train. Il s’agit également du terminus de la ligne de métro. C’est l’un des plus beaux bâtiments historiques de la ville.
Dans le centre-ville, peu engageant à l’exception des endroits évoqués ci-dessus, l’imposant Mercado de São José conçu et édifié par des architectes français, propose une multitude de petits commerces offrant des produits très diversifiés allant de l’artisanat aux produits alimentaires. Le lieu étant très populaire, vous n’aurez aucun mal à prendre un bain de foule essentiellement composée de locaux. Par contre, il est déconseillé de s’y attarder le soir dès lors que ces commerces sont fermés.
Nous avons séjourné dans un hôtel près de la plage de Boa Viagem, à quelques minutes de bus du centre-ville, ce qui de manière générale est recommandé. En effet, l'endroit est plus sûr, et il s'agit de la seule plage de Recife qui soit attractive, même si elle n'a pas échappé au bétonnage intensif. Longue de 7 kilomètres, la température de l'eau y est très agréable. Par contre, ne vous éloignez pas trop du sable en vous baignant, car des requins s'invitent au large et peuvent parfois se rapprocher. Dans ce quartier, nous avons mangé au Ponteio, une churrascaria de premier choix. Les viandes étaient variées et délicieuses, et le buffet qui les accompagnait d’excellente qualité. Notre meilleur restaurant durant ce voyage.
Olinda
Troisième ville la plus ancienne du Brésil, elle fut la première capitale du Pernambuco avant de passer le relais à Recife, toute proche. Elle fut fondée au XVIème siècle, mais son superbe Centre Historique ne remonte qu'au XVIIème siècle, suite à l'incendie de la ville par les Hollandais et sa reconstruction. Perchée sur sa colline plantée de cocotiers, elle regorge d'églises Baroques, et son splendide centre très coloré rappelle immanquablement le Pelhourino à Salvador de Bahía. D'ailleurs il est lui aussi classé au Patrimoine de l'Humanité par l'Unesco. Il est toutefois un peu moins pittoresque, et surtout moins animé. Ce qui fait le charme d'Olinda est justement son calme empreint de nostalgie, à peine perturbé parfois par le spectacle nocturne d'une capoeira réputée pour être parmi les meilleures du pays. Bien sûr, cette quiétude profondément enracinée laisse la place une fois par an à la ferveur d'un carnaval spectaculaire et d'une grande beauté. Il est réputé pour être le plus authentique et le plus créatif du Brésil. Même les préparatifs et répétitions constituent à eux seuls des spectacles.
Les murs des églises et couvents ont pour la plupart subi l'usure du temps, mais cela leur confère un charme supplémentaire et une indéniable authenticité. Il en est de même pour les jardins tropicaux abandonnés où la nature a repris ses droits. L’Église et le Monastère de São Bento constituent un bel ensemble architectural du XVIème siècle situé au bout d’une impasse. Il fut incendié par les Hollandais et finalement reconstruit au XVIIIème siècle. L’autel Baroque et ses pièces de bois sculpté sont superbes. L'Église Nossa Senhora do Carmo fut le premier édifice de l'Ordre des Carmélites en Amérique. Elle fut bâtie en 1580 sur la Praça do Carmo, place recouverte de verdure et agréablement arborée. Elle est légèrement surélevée et ses abords proposent une belle vue sur l’océan.
Sur l’Alto da Sé se trouve l’Église São Salvador Do Mundo, à la façade symétrique très sobre, tout comme la décoration intérieure. Ses deux attraits principaux sont les vestiges d’azulejos et le mobilier en jacaranda de la sacristie. La place comprend également le Musée d’Arts Religieux et le Palais de Yemanja, la Déesse de l’Eau à laquelle il est voué un véritable culte. Un petit marché propose vêtements et dentelles. Pour admirer la ville, un ascenseur panoramique s’élève tout près : l'Elevador Panorâmico do Alto da Sé. Il a été bâti à côté d'un bâtiment de 20 mètres de hauteur particulièrement laid et massif : la Caixa D’Agua de Olinda. Mais la vue qu’il propose sur la ville et au-delà sur l’océan est imprenable, seulement entachée par les barres d’immeubles de Recife.
Vous tomberez parfois sur des ateliers d'artistes, la ville ayant une forte tradition artistique. D'ailleurs, les fresques que vous apercevrez sur certaines maisons individuelles sont souvent l'œuvre des propriétaires eux-mêmes. Le Mercado Da Ribeira, datant du XVIIème siècle propose des produits d'artisanat, ainsi que des sculptures sur bois, peintures ou autres œuvres d'art.
Nous avons mangé au Beijupirá, restaurant niché à flanc d'une petite colline. Il dispose d’une salle et d’une terrasse. Pour s’y rendre, on emprunte un funiculaire. La descente au cœur d’un petit parc arboré est pittoresque. L'endroit est très charmant et typique, et le cadre ombragé permet de déconnecter complètement alors qu’il se situe en plein Centre Historique. La vue sur Olinda est magnifique.
Porto de Galinhas
Au Sud de Recife, cette somptueuse station balnéaire a tout d’un lieu de paradis : barrières de récifs, lagunes, une eau turquoise aux couleurs changeantes selon la marée. D’ailleurs, lorsque cette dernière est basse, des piscines naturelles se forment. C’est l’occasion rêvée pour aller admirer de près le corail, et se munir d’un masque et d’un tuba pour vous pâmer devant les bancs de poissons au milieu desquels vous nagerez avec insouciance… avant le retour des vagues lors de la marée haute.
Vous pourrez croiser des troubadours locaux qui viendront vous aborder pour vous interpréter des morceaux composés spontanément selon l’inspiration du moment. Bien sûr, ils attendront de vous un petit geste. D’une manière générale, vous serez très (trop ?) sollicités par des professionnels du tourisme vous proposant divers services : tours en bateau, tours en buggy… D’autres vous aborderont pour vous persuader de vous installer sur des transats devant leur barraca et vous y restaurer, vantant la qualité de leurs produits, lesquels d’avéreront être de médiocres surgelés cuisinés à la hâte.
Car tel est le revers de la médaille : la surexploitation touristique de ce lieu idyllique et forcément très prisé. Mais si vous prenez la peine de marcher suffisamment pour vous éloigner de cette agitation parfois oppressante, vous retrouverez quasiment la nature sauvage, et renouerez avec l’impression de paradis terrestre qui vous a happée dès les premiers instants de votre arrivée.
Publié le 27 avril 2016