Californie du Nord

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San Francisco

Nous avons été happés dès les premiers instants par l’incroyable ambiance de San Francisco. C’est l’effet qu’elle produit sur de nombreux visiteurs qui la découvrent et comme nous en tombent amoureux d’emblée. Comme si elle avait trop de merveilles à nous dévoiler, trop de choses exaltantes à nous conter. Son histoire fut à la fois tourmentée et précipitée, mais constamment portée par un optimisme indéfectible et une envie inusable d’aller de l’avant. Elle est d'une diversité d'autant plus remarquable qu'elle est à taille humaine. Cosmopolite, ouverte, tolérante, exubérante, novatrice… elle séduit à bien des égards.
Construite sur une quarantaine de collines, on n'hésite pas à arpenter ses rues les plus abruptes, car on sait que quelle que soit la direction empruntée, on aura très vite une vue plongeante sur l'un de ses sites ou monuments remarquables connus du monde entier : l'inévitable Golden Gate Bridge, les très colorées Painted Ladies, les emblématiques cable-cars, la superbe et tortueuse Lombard Street, l’ancien pénitencier d'Alcatraz juché sur une île au milieu de la baie... autant d'images d'Épinal vues et revues à la télévision ou dans les salles obscures, et que l'on s'émerveille d'avoir enfin face à nous lors de notre premier séjour dans cette ville mythique de la Californie. On comprend alors pourquoi elle fascine autant.
 
Lors de notre arrivée, nous avons séjourné dans le quartier SoMa (South of Market), qui a connu il y a quelques années un véritable renouveau, notamment avec l'implantation de musées. Il a été alors très à la mode, avec ses restaurants trendy et ses boites de nuit très courues, mais commence à présent à perdre du terrain au profit d'autres quartiers. En effet, nous n’avons pas trouvé le lieu spécialement animé alors que nous quittions notre hôtel après avoir fait le check-in. Cependant, nous avons pu tout de même avoir un avant-goût de l’indéfinissable atmosphère de San Francisco, de sa diversité et de son ouverture d’esprit. Et surtout, nous avons ressenti d’emblée cette agréable sensation de bien-être.
Puis, nous avons rejoint l'Embarcadero et ses nombreux piers qui se jettent dans la baie. Le tout est dominé par le superbe Ferry Building et sa flèche bleu ciel frappée d'une horloge. Le très impressionnant Bay Bridge, l’autre pont suspendu de San Francisco, s’étire sur plus de 13 kilomètres pour la relier à Oakland. L’endroit est très agréable, et nous avons eu le coup de foudre pour la ville dès l’instant où nous y avons mis les pieds. La longue promenade, le marché couvert (Market Place), le farmers market et ses restaurants de qualité drainent une foule enjouée qui prend le temps de vivre. D’autres y pratiquent le vélo, le footing ou le roller en profitant d’une vue privilégiée sur la baie. Quelques spectacles de rue s’y déroulent également. Tout cela se passe dans une bonne humeur contagieuse. 
Nous avons terminé par l'inévitable Fisherman's Wharf, et tout particulièrement le Pier 39 : il s’agit de l’endroit le plus touristique du quartier. Là, phoques, otaries et lions de mer font le show pour petits et grands face à l'ancien pénitencier d'Alcatraz, isolé sur son île aux falaises abruptes, et avec le Golden Gate Bridge en toile de fond. L’attraction était extraordinaire, et hilarante par moments. Globalement, nous avions des ondes très positives durant ces quelques heures passées à l’Embarcadero : des rencontres marquantes, des moments de bonheur ou de fou rire, et surtout cette joie de vivre qu’exhale la ville et qui nous saisit dès les premiers instants. Nous avons dès lors compris que nous resterions attachés à San Francisco pour le restant de nos jours. Elle faisait déjà partie de nos villes de cœur.
Nous avons poursuivi le lendemain avec le quartier Downtown qui est le centre historique, au cœur duquel Union Square propose de grands magasins et boutiques de luxe, des expositions, des spectacles de danse et des concerts. Civic Center regroupe les diverses administrations, notamment le City Hall, édifice de style Beaux-Arts qui rappelle immanquablement le célèbre Capitole à Washington. Le Theater District est, comme le nom l'indique, le quartier dédié à l'art. Il dispose de salles pittoresques et d'autres plus modestes mais qui valent malgré tout le détour.
Le plus beau restait cependant à venir, avec les somptueuses maisons Victoriennes colorées à étages de style Queen Anne des quartiers Hayes Valley et Haight. Nous avons notamment emprunté la longue Hayes Street, où les demeures entourées de superbes petits jardins arborent fièrement leurs bow-windows très typiques, leurs escaliers d'accès et perrons qui s'enchaînent dans de superbes perspectives à perte de vue. Certaines sont même dotées de colonnes corinthiennes. Une boulangerie à la française se tient à l’intersection avec Octavia Street. Haight est connu pour être le berceau du mouvement hippie et du Summer of love. Il a gardé une douceur de vivre et une insouciance indéniables. Les restaurants et les boutiques y ont un cachet particulier. Les parcs y sont très agréables, notamment Alamo Square qui fait face aux célébrissimes Painted Ladies, ces sept maisons Victoriennes de couleurs différentes en enfilade qui constituent l'une des images d'Épinal de San Francisco. Malheureusement, il était en travaux lors de notre séjour et nous n'avons pas pu y accéder.
Nous nous sommes rattrapés avec le superbe et immense Golden Gate Park, souvent comparé au Central Park de New-York. L'arboretum et le Conservatory of Flowers sont magnifiques, de même que le Japanease Tea Garden et sa très belle pagode. Stow Lake est un havre de paix qui séduit grâce à ses superbes ponts, son très coloré kiosque japonais, et sa chute aux alentours de laquelle quelques colibris viennent butiner les fleurs. Enfin, un moulin à vent hollandais s’élève dans la partie Ouest du parc, proche du littoral.
Nous avons rejoint la côte à Baker Beach, où les vagues de l'Océan Pacifique venaient déferler. De là, nous pouvions admirer le mythique et impressionnant Golden Gate Bridge déployant ses courbes élancées, dont la couleur corail contrastait superbement avec le bleu profond de l'eau. Nous avons pris le temps de contempler à distance ce bijou d’architecture Art Déco édifié dans les années 1930, avant de le rejoindre en empruntant le California Coastal Trail qui longe la falaise en proposant une vue panoramique époustouflante. Nous avons fait une halte à un point de vue très proche, puis nous l'avons finalement rejoint pour en parcourir à peu près la moitié à pied. Nous avons alors pu prendre conscience de toute sa démesure, et les sensations éprouvées étaient indescriptibles. Un vent violent balayait les lieux, et nous ressentions les vibrations causées par les nombreux véhicules motorisés qui l'empruntaient. Nous l’avons traversé en voiture à la fin de notre trip pour nous rendre à Sausalito, Wine Country et Point Reyes. Les sensations étaient différentes, mais tout aussi intenses. Sur le chemin du retour le soir, nous l’avons emprunté une dernière fois pour regagner San Francisco. En nous garant sur un parking à sa sortie, nous avons eu la chance d’approcher un raton laveur qui se trouvait juste là et de l’observer quelques minutes.
Le pittoresque Chinatown est le premier quartier chinois d'Amérique, de surcroît le plus beau et sûrement le plus grand, même si les New-Yorkais revendiquent eux aussi ce titre pour le leur. Très exotique, son décor typique nous a transportés dans un autre continent et à une autre époque. La superbe et colorée Dragon Gate, coiffée de tuiles vertes, est un véritable chef-d'œuvre. Dans la petite ruelle Ross Alley se trouve la boutique Golden Gate Fortune Cookie, où on fabrique ces fameux biscuits contenant un message.
Lors de notre retour à San Francisco pour les trois derniers jours de notre trip, nous nous sommes rendus dans les quartiers Nob Hill et Russian Hill, deux collines très escarpées à l'origine de la création du cable-car et de son mécanisme unique au monde à la fin du 19ème siècle, lequel s'imposait comme une nécessité. Le passage des véhicules constamment bondés d’occupants enjoués fait partie du folklore local et soulève ferveur et émerveillement chez les passants les plus proches. Nous n'avons pas résisté à la tentation d'emprunter la mondialement célèbre Lombard Street avec notre véhicule de location. Sinueuse et pentue, ses lacets s'engagent au cœur de brassées fraîches d'hortensias, le tout devant de belles maisons de ville colorées. La vue plongeante sur la baie est vertigineuse, et les sensations éprouvées étaient intenses.
La veille de notre départ, nous avons visité le sud-ouest de la ville, en commençant par les Twin Peaks, collines jumelles s’élevant à l’orée de la ville. Elles offrent une vue à couper le souffle sur San Francisco et sa baie. Nous sommes revenus par Castro et Mission District (photo). Castro, le quartier gay, est très agréable à vivre et réputé pour sa vie nocturne trépidante. Ses maisons Victoriennes, plus modestes que celles de Pacific Heights, n'en demeurent pas moins splendides. Mission District est quant à lui le quartier lesbien. Son nom lui vient de la Mission de San Francisco d'Assis - plus vieil édifice de la ville - bâti à la fin du 18ème siècle. Il est très prisé des artistes et de la jeunesse bohème. Il a de tradition une identité latino, même si celle-ci s'est quelque peu étiolée au fil des années. Dolores Park, poumon vert du quartier, est très agréable et on aime venir y prendre du bon temps, notamment le weekend.
En fin d’après-midi, nous sommes retournées à Lombard Street pour l’emprunter à pied cette fois-ci, prenant naturellement davantage le temps d’admirer la vue plongeante. Puis, nous sommes descendus vers North Beach, berceau de la Beat Generation, fameux mouvement de contre-culture né à la fin des années 1940. Nous avons traversé l’agréable parc Washington Square, aux abords duquel s’élève la Saints Peter and Paul Church, pour aboutir au quartier Telegraph Hill, colline aux rues très pentues au sommet de laquelle la Coit Tower - remarquable édifice Art Déco - semble monter la garde dans toute sa majesté. Son sommet propose une vue imprenable sur la ville et la baie. Nous sommes arrivés malheureusement trop tard pour y avoir accès, alors nous nous sommes contentés de l’admirer. Nous avons finalement emprunté les Filber Steps, qui se jettent dans une étroite jungle aux splendides jardins suspendus. Dans leur écrin apparaissaient de charmantes petites demeures colorées. Rhododendrons, bougainvillées, jasmins, fuchsias et roses exhalaient leurs effluves enivrants. Quelques perroquets sauvages perchés dans les arbres se faisaient entendre. Après nous avoir transportés le temps d'une escapade exotique dans l'un des endroits les plus dépaysants de la ville, ces escaliers à flanc de colline nous ont conduits à l'Embarcadero, lieu où nous sommes tombés amoureux de San Francisco trois semaines plus tôt. La boucle était bouclée.
Là, nous nous sommes installés à la terrasse d’un bar pour boire une Budweiser en admirant une dernière fois la baie qui s’ouvrait à nous. Nous nous sentions bien. Nous parlions de ce trip inoubliable qui touchait à sa fin, des trips passés et de ceux à venir. Et surtout, nous parlions de notre amour pour cette ville, déjà convaincus que nous reviendrions dès que possible. Les rêves, les projets, les souvenirs, l’envie de profiter de l’instant présent, tout y était. Ce moment était parfait.

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La Baie de San Francisco

Berkeley est avant tout célèbre pour son université, l’une des plus prestigieuses des U.S.A. On y retrouve la même douceur de vivre, le même esprit ouvert et décontracté qu’à San Francisco, le tout empreint d’une insouciance insufflée par une population étudiante cosmopolite. Elle fut également animée d’un esprit contestataire durant les années 1960, lorsque qu’un vent de révolte nommé Free Speech Movement souffla sur le campus. En ligne de mire : des valeurs établies et un système trop figé, et surtout la très impopulaire Guerre du Vietnam.
Nous avons donc visité le Campus UC Berkeley lors de notre retour à San Francisco pour la fin de notre trip. La Sather Tower, édifice emblématique de l’établissement inspiré du Campanile de la Place San Marco à Venise, s’élève fièrement pour veiller sur les lieux. Les vastes pelouses, dont certaines sont ombragées, appellent au farniente et on a immédiatement envie de s’y allonger pour s’immerger dans la vie étudiante. Nombre de bâtiments sont de style Art Déco. La visite guidée par des étudiants bénévoles s’avère très instructive.
Située à l’Est de la baie, la ville est dominée par des monts qui lui confèrent un attrait supplémentaire, et s’y balader est très agréable. Ses restaurants sont de qualité. Certains de ses bars proposent de la musique live. Ses musées valent le détour, notamment l’University Art Museum et le Lawrence Hall of Science. Son jardin botanique, l’UC Botanical Garden, est très vaste et très varié. Si vous aimez les produits locaux frais, dont certains sont bio, l’Andronico’s Community Market est fait pour vous. Le choix est large et vous aurez du mal à repartir les mains vides.
 
Le nom d’Oakland est immanquablement associé à celui du célèbre écrivain Jack London, qui y est né et y a vécu la plupart de son existence. D’ailleurs, l’une des places principales de la ville porte son nom. Située en dessous de Berkeley, elle est reliée à San Francisco par le Bay Bridge, impressionnant pont suspendu long de 13 kilomètres. Son architecture est très riche. L’Art Déco y est très représenté, souvent sous la meilleure de ses formes comme le Paramount Theatre ou le Magnin Building. Cependant, les autres styles ne sont pas en reste comme le Beaux-Arts, le Mauresque et les inévitables maisons Victoriennes dans le quartier historique Old Oakland. Son Chinatown, naturellement moins pittoresque que celui de San Francisco, n’en demeure pas moins authentique. Comme à Berkeley, on y trouve de très bons restaurants et des bars à musique live très animés.
 
Située au Nord de la baie, Sausalito (photo) est reliée à San Francisco par le célébrissime Golden Gate Bridge. Les maisons Victoriennes et autres plus modernes accrochées aux collines veillent sur le port de plaisance et les houseboats, ces adorables maisons flottantes très colorées. Elles sont agrémentées de multiples décorations qui rivalisent d’imagination et de diversité, de même que les petits jardins et les haies qui les entourent. Très coquettes, elles constituent l’attraction principale de la ville et il se dégage de ce quartier une ambiance très bohème. De belles maisons de bois, des boutiques trendy, des cafés, des restaurants et des galeries d’art viennent compléter le tableau de cette très charmante et très paisible petite bourgade qui respire le bonheur.



Wine Country

Située à une heure de San Francisco au Nord, la Vallée du Vin est une région superbe. Le lieu est très sauvage et des vignes tapissent les coteaux à pertes de vue. Des châteaux viticoles s’y élèvent fièrement. Certains d’entre eux, avec leurs toits d’ardoise percés de mansardes, rappellent naturellement la France. Contrairement aux préjugés, les cépages et les vins y sont de qualité, et on peut même trouver quelques vins bio. Alors n’hésitez pas à vous arrêter dans une propriété pour y faire une visite des lieux accompagnée d’une dégustation.
 
La Napa Valley est la plus réputée des régions vinicoles, à tel point qu’elle est quelque peu victime de son succès. En effet, le tourisme s’y est développé par endroits, avec ses quelques inconvénients. Il est donc préférable d’éviter si possible les jours de forte affluence, et de privilégier les petits domaines, plus authentiques et moins prisés. Vous pourrez alors prendre tout votre temps. Plusieurs moyens pour la découvrir vous sont proposés : la montgolfière, le petit train ancien à vapeur, la Jeep ou la limousine. Si vous empruntez votre propre véhicule, préférez le Silverado Trail, plus agréable et moins fréquenté que la Route 29.
La petite ville de Napa a su rester authentique, témoin son quartier historique Napa Mill qui mérite à lui seul une balade. L’autre attraction est l’Oxbow Market, qui propose un farmers market, une épicerie, des bars et restaurants. Les quartiers résidentiels regorgent d’imposantes maisons Victoriennes entourées de jardins luxuriants. Leurs bow-windows, porches, vérandas et tourelles rivalisent de beauté. Uptown, son théâtre Art Déco est splendide. Non loin se trouve une superbe fresque murale représentant des Amérindiens s’adonnant à la cueillette dans la vallée.
 
La Sonoma Valley (photo) est très prisée des San Franciscains, surtout le weekend, car il s’agit de la vallée vinicole la plus proche. Comme dans la Napa Valley, il est préférable d’emprunter les charmantes routes de campagne plutôt que les grands axes. Cela vous prendra peut-être plus de temps, mais vous traverserez des paysages idylliques. Vous trouverez également des domaines plus intéressants, même si de manière générale ils ont moins à offrir que ceux de la Napa Valley.
Peu le savent, mais la Californie a été une république à part entière… pendant 25  jours !.. Tout commença justement dans la ville de Sonoma lorsqu’au milieu du 19ème siècle, les Américains se rebellèrent contre le gouvernement mexicain et déclarèrent leur indépendance. Il s’agit de la Bear Flag Revolt, en référence au fameux drapeau frappé d’un ours qui fut hissé sur la place centrale. Cependant, cette toute nouvelle république sera rapidement intégrée aux U.S.A. Quant au drapeau, il a été conservé pour finalement devenir celui de l’État de Californie au début du 20ème siècle.
La ville a été construite autour de la dernière des 21 missions espagnoles de Californie : San Francisco Solano de Sonoma. Son centre Old Town est un bijou d’architecture, notamment le Sebastiani Theatre. Il regorge de boutiques et restaurants, et on se surprend à y flâner plus longtemps qu’on ne le pensait tant le lieu est agréable. De lourdes portes de bois s’ouvrent sur de superbes patios.



Point Reyes National Seashore

Ce vaste parc extrêmement sauvage et préservé se situe au Nord de San Francisco, sur des falaises escarpées où la nature est balayée en quasi-permanence par des vents d’une violence inouïe. L’herbe sèche est couchée au sol. Les arbres les plus proches du littoral sont torturés,  penchés d’incroyable façon, comme prêts à ramper. Mais contrairement à ce qu’on pourrait penser au vu de ces conditions climatiques, la faune y est riche. Nous avons notamment eu la chance d’apercevoir des wapitis de Tule - ou wapitis nains - se déplacer avec une aisance remarquable à flanc de falaise.
Point Reyes Lighthouse est un phare que l’on aperçoit en contrebas depuis un point de vue. Il est ouvert à la visite pour qui aura le courage d’emprunter l’escalier de plus de 300 marches. Malheureusement, nous sommes arrivés en fin d’après-midi et il était fermé. Il semble solitaire et abandonné, mais confère à ce paysage coupé du monde un supplément de vie.

Publié le 28 octobre 2017