Croatie

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Peu après mon retour de Madagascar, je suis allé en Croatie début juillet avec J.R. Pour mon trip sur l’«île rouge», je devais prendre un comprimé préventif contre le paludisme, en l'occurrence de la Savarine. Il faut en avaler un chaque jour. Le traitement commence la veille du départ et doit être poursuivi durant quatre semaines après le retour.
Comme j’étais revenu de Madagascar à la mi-juin, je continuais à en prendre en Croatie chaque matin au petit déjeuner, devant le regard abasourdi des voisins de tables qui se demandaient pourquoi je prenais un traitement antipaludique dans un pays européen.


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Lors du vol aller entre Bordeaux et Dubrovnik, nous et la plupart des autres voyageurs étions particulièrement agités, pris dans l’excitation de nous rendre dans ce superbe pays. Aussi, les hôtesses de l’air ont distribué à tous ceux qui en voulaient un shooter de slivovitz. Elles étaient charmantes dans leurs uniformes qui reprenaient les codes de vêtements traditionnels croates. J’avais déjà goûté à ce spiritueux slave à base de prunes… délicieux mais très chargé en alcool. Du coup, ça nous a tous calmés ! Tout le monde était sage dans l’avion. Certains faisaient même la sieste, le visage marqué par un sourire béat. Et les hôtesses étaient enfin tranquilles et pouvaient souffler un peu…
Le lendemain, nous avons eu droit à un autre shooter de slivovitz (encore !) pour nous souhaiter la bienvenue, et ce dès le matin juste après le petit déjeuner ! L’une des animatrices en a profité pour nous préciser qu’en Croatie, c’est 0 gramme d’alcool au volant… et ce juste avant que nous récupérions notre véhicule de location à l’agence ! Ça commençait bien !
Nous ne nous sommes pas démontés pour autant et sommes partis vers le Sud, le long de superbes routes de corniche tortueuses proposant une vue plongeante sur l’Adriatique. Nous avons fini par nous perdre, mais ce fut un mal pour un bien : en effet, cela nous a permis de découvrir incidemment Molunat, très charmant et très typique petit village de pêcheurs. D’ailleurs, c’est souvent de cette façon-là qu’on tombe sur des endroits extraordinaires et peu visités.
Puis, nous avons réalisé que nous n’étions plus très loin du Monténégro. Du coup, nous avons décidé de traverser la frontière pour y faire une excursion. Nous nous demandions à quoi ressembleraient les formalités. Arrivés au poste de frontière, nous avons vu deux gars avachis sur des chaises pliantes devant une petite guérite. Ils nous ont regardés passer en nous faisant un petit signe de la main. Nous nous sommes dit que finalement, c’était une simple formalité ! Mais nous avons vite déchanté : en effet, il s’agissait juste du poste pour quitter la Croatie. Celui pour entrer au Monténégro nous attendait à la sortie d’un virage en épingle : un checkpoint avec un militaire armé d'un fusil d’assaut! Ce n’était pas la même limonade ! Accompagné d’une femme en tenue civile, il a fouillé le véhicule, nous demandant d’ouvrir le coffre. Il a pris nos passeports, est retourné dans sa guérite pour passer un coup de fil avec un vieux téléphone à cadran rotatif, puis s’est rendu dans une autre guérite derrière nous que nous n’avions pas remarquée. Cela a duré longtemps de longues minutes. Finalement, il est revenu, a apposé des tampons sur nos passeports et nous les a rendus avant de nous lever la barrière. Ça a jeté un froid quand même !
Nous nous sommes alors dirigés vers Igalo, village faisant partie de la municipalité d’Herceg Novi, première ville après la frontière. Le long de la route, le paysage était toujours aussi superbe, mais sérieusement entaché par des barres d’immeubles. Là-bas, les gens conduisaient comme des malades. Nous avons vu 3 accidents matériels sur la courte distance que nous avons parcourue !
Nous nous sommes garés sur un parking ombragé pour aller nous balader au port. Nous avons dû affronter quelques regards hostiles, notre voiture de location étant naturellement immatriculée en Croatie. Nous avons pensé, à tort ou a raison, qu’un contentieux entre les deux pays sûrement dû à la guerre n’était pas totalement enterré. Du coup, nous ne nous sommes pas attardés, de peur de retrouver notre voiture rayée, caillassée, ou avec les pneus crevés. Il est possible que nous ayons mal interprété ces regards et que nous nous soyons montrés trop méfiants. Nous ne le saurons jamais. Mais nous n’avons pas voulu prendre de risques.


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Après cette brève incursion dans le Monténégro, nous avons voulu poursuivre l'aventure le lendemain en nous rendant en Bosnie, plus précisément  à Bileća et son lac (photo). Nous avions soigneusement préparé une feuille de route la veille à l'aide d'une carte routière. Quelle ne fut pas notre surprise de réaliser une fois la frontière passée que les panneaux étaient écrits en cyrillique ! Nous avions fait tout ça pour rien et devions nous débrouiller avec les moyens du bord.
Une fois arrivés à destination, nous avons fait une longue marche, jusqu'à ce que je me retrouve avec une guêpe sur la tête. Rien d'extraordinaire, sauf que celle-ci semblait s'y plaire. Alors, j’ai fait ce qu'il convient de faire dans une telle situation : ne pas bouger. Puis, une deuxième guêpe est arrivée… Puis une troisième… Ainsi, je me suis retrouvé avec sept ou huit guêpes dans les cheveux qui ne voulaient pas partir. J’ai alors compris qu'elles étaient attirées par mon gel pour cheveux de marque Fructis, à base de fruits comme le nom l'indique.
Finalement, je me suis décidé à prendre le risque de les chasser et de fuir avant que celles-ci ne fassent un nid sur ma tête.


Publié le 1er décembre 2012